/ 2021
En Gironde, 160 000 véhicules seraient concernés par des dispositifs de restriction de la circulation lors des pics de pollution, soit 17% du parc total. La distribution n’est pas homogène sur l’ensemble du département. Le parc ancien se concentre le plus souvent dans des territoires fragiles et excentrés et concerne les ménages plus pauvres. En tenant compte de ces diversités territoriales, les collectivités doivent imaginer des mesures pour accompagner les plus vulnérables vers la transition.
Ce sont sept classes environnementales au sein desquelles sont répartis les véhicules. Elles croisent trois informations : le type de véhicule (voiture, utilitaire, moto, scooter, poids-lourd) ; le type d’énergie ou de carburant (électrique, diesel, essence) ; l’âge du véhicule (norme Euro du véhicule ou date de 1re immatriculation).
Les catégories sont les suivantes :
En vigueur au sein de la métropole bordelaise depuis le 24 mai 2021, la vignette Crit’Air ou « certificat qualité de l’air » permet aux collectivités de limiter les véhicules autorisés à rouler lors des pics de pollution ou de mettre en place certains avantages, comme le stationnement gratuit aux véhicules propres. Selon l’arrêté préfectoral, la circulation différenciée pourra être mise en place lors des pics de pollution, à partir du matin du troisième jour successif de dépassement des seuils autorisés, entre 6 et 22 heures sur l’ensemble du réseau routier situé à l’intérieur de la rocade de Bordeaux. Lors de ces périodes, les véhicules Crit’Air 4, Crit’Air 5 et les véhicules « non-classés » n’auront pas le droit de rouler. La mise en place éventuelle d’une zone à faible émission, dont l’étude est en cours, se basera également sur ces catégories de véhicules.
Avec 17% de véhicules classés 4, 5 ou NC (soit 160 000 véhicules) [1] , la Gironde se situe au niveau de la moyenne française, à la 30e place des 96 départements métropolitains ayant le moins de véhicules polluants. Pour mémoire, le renouvellement annuel du parc automobile en Gironde se situe entre 40 000 et 50 000 véhicules (cf. chiffres 2019 ). Comme sur le reste de la France, les véhicules de catégorie Crit’Air 2 sont les plus nombreux. Ils représentent 35% du parc, suivis des véhicules Crit’Air 3 et de Crit’Air 1, dans des proportions quasi-égales.
La répartition géographique du parc selon cette classification est très inégale. En proportion du parc total, le parc le plus ancien est situé aux limites nord, est et sud du département. De nombreuses communes rurales, comme Sainte-Foy-la-Grande ont entre un quart et un tiers de leurs véhicules considérés comme fortement polluants.
A l’inverse, au sein du département, la ville de Bordeaux arrive en 6e position, en part de véhicules écologiques (classés verts ou Crit’Air 1), derrière Arcachon, Le Bouscat, Bruges, la Teste-de-Buch et le Haillan.
Toutefois, en termes d’impact écologique, la structure du parc automobile est à pondérer par le poids démographique. Les communes de la métropole bordelaise et du bassin, très peuplées, concentrent beaucoup plus de véhicules que les communes rurales. La ville de Bordeaux aura ainsi à elle seule près de 14 200 véhicules « bloqués » en cas d’alerte. La ville de Mérignac n’a que 12% de son parc classé 4, 5 ou NC, mais cela représente près de 15 fois plus de véhicules que la ville de Sainte-Foy-la-Grande. Par ailleurs, l’impact écologique ne dépend pas uniquement de la constitution du parc automobile, mais aussi de son usage. Les véhicules anciens roulent parfois peu. Une information supplémentaire qui ne pourra être disponible qu’avec la prochaine Enquête ménages déplacements[2].
La structure ancienne du parc rural révèle cependant la fragilité des territoires excentrés, très dépendants de l’automobile, éloignés de certains services, notamment sanitaires. En outre, parfois chauffés au fioul, dans des habitats mal isolés, ces ménages pourraient s’avérer d’une grande vulnérabilité énergétique : Évaluer la fragilité des territoires.
Que ce soit en zone urbaine ou rurale, l’ancienneté du parc automobile est inversement liée à la richesse des ménages, posant également la question des mesures d’accompagnement possibles. Dans les territoires bien desservis, des journées de gratuité des transports collectifs pourraient être instaurées les jours de pics de pollution, accompagnées d’un renfort de service. Une incitation au télétravail des actifs pouvant travailler à distance les jours concernés serait également possible. Pour les territoires plus éloignés, au-delà des aides pour l’investissement dans des véhicules propres, des services de mobilité partagée pourraient être mis en place.
[1] Les données, publiées par le SDES sont issues du système d’immatriculation des véhicules (SIV) et fait état du parc automobile au 1er janvier 2020, 38,2 millions de voitures en circulation en France | Données et études statistiques
[2] L’enquête ménage déplacements, dont la prochaine devrait se dérouler à l’automne 2021, recense les déplacements quotidiens réalisés par les ménages girondins par type de véhicule.
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