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/ 2023

Accidentologie vélos en Gironde : les chiffres clés en 2021

En 2021, 11 % des accidents corporels [1] enregistrés en Gironde ont impliqué au moins un vélo, 33 % ont impliqué un deux-roues motorisé, 81 % une voiture, 18 % un poids-lourds, 2 % un TC, et 2 % un engin de déplacement personnel.

Entre 2013 et 2021, le nombre annuel d’accidents impliquant un vélo fluctue entre 80 et 190. Ils représentent entre 7 % et 13 % de l’ensemble des accidents corporels de la circulation routière. En 2013-2014, 90 % de ces accidents se déroulaient sur la métropole bordelaise, alors qu’ils ne sont plus que 61 % en 2021.

Aujourd’hui, la proportion d’accidents corporels impliquant un vélo est la même au sein de la métropole comme en dehors (11 %) or l’usage y est sensiblement différent. Les derniers chiffres de l’enquête ménage déplacement montrent que le vélo est utilisé pour 2 % des déplacements hors métropole et 8 % sur la métropole . La pratique est donc plus dangereuse hors métropole.

La pratique est donc relativement plus dangereuse hors métropole.

Par ailleurs, en termes d’évolution, si le vélo est de plus en plus utilisé sur l’ensemble du territoire, l’accidentologie n’évolue pas à la hausse sur la métropole, alors qu’elle augmente sur le reste du département.  La sécurité semble donc s’y améliorer.

Quel que soit le territoire, le danger vient très majoritairement de la cohabitation avec les modes routiers. Les accidents n’impliquant qu’un seul véhicule ne concernent que 11 % des accidents vélo (cas où le cycliste chute seul), alors qu’ils représentent un tiers des accidents des autres modes. 68 % des accidents concernant un vélo impliquent également une voiture, 4 % un deux -roues motorisées, 12 % un poids lourd et 2 % un mode de transport collectif. Cette répartition est proche sur la métropole et hors métropole, à l’exception de la part d’accidents vélo en lien avec un TC un peu plus élevée au sein de la Métropole, et quasiment inexistants ailleurs. La part d’accidents vélos liés à un poids lourd est également plus élevée sur la métropole (15% des accidents vélo, contre 8% hors métropole). Les conflits d’usages entre logistique urbaine et vélos sont en effet nombreux.

61 % des accidents impliquant un vélo se produisent lors d’une intersection, contre seulement 40 % de l’ensemble des accidents. Toutes les configurations semblent dangereuses, que ce soit les intersections en T (20 % des accidents impliquant un vélo), en X ou Y (14 %), ou giratoires (19 %).  Ces croisements posent particulièrement problème sur la métropole, où ils concernent 72 % des accidents impliquant un vélo.

Entre 2019 et 2021, 22% des accidents hors métropole impliquant un vélo ont lieu sur une voie disposant d’un aménagement cyclable et 56%sur la métropole. Cette proportion peut s’expliquer par une fréquentation plus intense des voies aménagées.

Par ailleurs, lorsqu’un aménagement existe :

  • en métropole 12 % des accidents impliquant un vélo ont lieu sur une voie où existe une piste cyclable, 35 % une bande cyclable [3] (alors que ces deux types d’aménagements sont autant développés l’un que l’autre [4]) et 9% sur une voie réservée.
  • hors métropole, les tendances sont assez proches : 14% ont lieu sur piste cyclable et 10% sur bande cyclable.

Lorsque le motif du déplacement est renseigné (pour 57% des accidents impliquant un vélo), l’usager réalisait, en effet, une promenade ou un déplacement pour motif loisir dans 45% des cas sur la métropole, contre 77% ailleurs. Pour ce type de déplacement, le cycliste choisit souvent un itinéraire sécurisé et agréable, comme le proposent les pistes cyclables touristiques. A l’inverse, le motif travail est trois fois plus fréquent sur BM (34% des cas).

Si l’on s’intéresse aux victimes, au global en 2021, en Gironde, seuls 5 % des accidentés circulaient à vélo, 16 % en deux roues motorisés, 66 % en voiture et 11 % en poids lourds [5].  Cette répartition est quasiment la même sur la métropole et hors métropole. La grande majorité des victimes d’accidents corporels se déplaçaient donc en voiture, alors que celles à vélo sont très peu nombreuses.

Les deux-tiers des accidentés vélo sont des hommes, contre 58 % en voiture. Ils ne sont pas particulièrement jeunes : 46 % ont moins de 35 ans, contre 51 % en voiture.

En revanche, lorsqu’ils surviennent, les accidents en vélo sont plus graves. Entre 2019 et 2021, 4% des accidentés vélos ont été tués, 23% blessés hospitalisés et 68% blessés légers. Cette répartition est proche de celle des accidentés en deux-roues motorisées.  A l’inverse, 54% de ceux circulant en voiture sont indemnes. Parallèlement, sur les 3 dernières années, environ 60% des accidentés vélo portaient un casque, que ce soit sur la métropole ou au-delà.

Ces observations montrent que l’accidentologie vélo est faible au regard de celle des autres modes. Pourtant, de nombreuses enquêtes montrent que le sentiment de danger est un frein majeur à l’usage du vélo. Les aménagements permettent de réduire l’appréhension de la vulnérabilité et d’améliorer la qualité du parcours. Les ambitions de décarbonation de la mobilité passent donc nécessairement par une meilleure sécurisation des conditions de déplacement à vélo, notamment dans les lieux de cohabitation avec les modes routiers, comme les intersections.


[1]Sont comptabilisés ici les accidents corporels survenus sur une voie ouverte à la circulation publique, impliquant au moins un véhicule et ayant fait au moins une victime ayant nécessité des soins, des saisies d’information décrivant l’accident sont effectuées par l’unité des forces de l’ordre (police, gendarmerie, etc.) qui est intervenue sur le lieu de l’accident.

[2] Cf. suivi des compteurs permanents.

[3] et 4 % une voie réservée

[4] D’après l’observatoire des vélos 2021

[5] Dans la méthodologie, les piétons ne peuvent pas être analysés car ils sont rattachés au type de véhicule les ayant heurtés.

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