/ 2014
Les études d’urbanisme s’intéressent implicitement à la journée, moment le plus intense en termes d’interactions sociales et d’activités économiques. La présente étude, à caractère exploratoire, vise à porter un premier regard sur Bordeaux la nuit. Les multiples facettes du sujet ne pouvant pas être toutes traitées ici, c’est principalement l’entrée récréative qui a été choisie. La vie nocturne bordelaise a en effet fortement évolué ces dernières années, au rythme de mutations culturelles et urbaines profondes.
La nuit peut jouer un rôle important pour l’attractivité métropolitaine. Dans de nombreuses agglomérations, elle apporte rayonnement et notoriété, qualité de vie et dynamisme, ainsi que des retombées économiques. C’est pourquoi elle se prête au jeu de la compétitivité territoriale et offre un potentiel de développement pour la métropole bordelaise.
Cette attractivité peut également rimer avec cohabitation et mixité sociale. Bordeaux, dans sa volonté de reconquête de la ville du XVIIIe siècle, a généré une puissante réappropriation des espaces publics et une nouvelle attractivité touristique. Ces dynamiques se sont aussi traduites le soir et la nuit, bien que difficiles à saisir par les statistiques. Des nouvelles urbanités nocturnes se sont dessinées mais également des conflits d’usages entre riverains et noctambules : un archipel de « centralités récréatives » nocturnes a émergé, entraînant de nouveaux flux, éphémères et tapageurs, que la ville de Bordeaux tente d’encadrer afin de faciliter la cohabitation entre la ville qui s’amuse et celle qui dort.
La ville nocturne est un espace-temps de respiration. En plus de mieux la connaître, il est important à la fois de la maîtriser, pour que son souffle ne soit pas trop bruyant, et de l’accompagner, afin de conforter son inspiration métropolitaine. La mise à l’agenda de la nuit dans la métropole bordelaise supposerait qu’une mission ad hoc engage des travaux en ce sens.
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