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/ 2012

La mobilité liée aux achats dans l’agglomération bordelaise et dans l’ensemble de la Gironde

Après une analyse des caractéristiques générales de la mobilité (cahier n°1), puis une prise de connaissance des pratiques liées à la rocade (cahier n°2), le présent cahier n°3 se propose de décrire la mobilité liée aux achats dans l’agglomération de Bordeaux et en Gironde hors de cette agglomération.

Composition de l’étude

Motifs de déplacements, types de commerces, distances moyennes, caractéristiques des différents territoires girondins, heures pratiquées, âge, sexe : l’ensemble de ces paramètres permettent de comprendre les caractéristiques girondines des déplacements réalisés au motif d’un éventuel achat.

Note de synthèse

Caractéristiques générales

En Gironde, 800 000 déplacements motivés par un achat se réalisent chaque jour. Ils sont majoritairement effectués par des femmes (de 55 à 60 % selon les motifs) et par des personnes de plus de 35 ans. Dans l’agglomération de Bordeaux, les déplacements achat présentent le paradoxe d’être plutôt de relative proximité tout en étant majoritairement réalisés en utilisant des véhicules particuliers. Les distances pratiquées sont en moyenne de 3,8 km dans ce territoire. A l’inverse, en Gironde hors agglomération, la distance moyenne s’établit à 8,5 km dans le cas des déplacements domicile-achat. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une pratique de proximité. L’empreinte environnementale des déplacements achat est particulièrement forte puisque plus de 80 % des distances totales journalières pratiquées au sein de l’agglomération bordelaise le sont en voiture, part qui dépasse les 90 % dans le reste de la Gironde.

Périodes de pointe

Dans l’agglomération de Bordeaux comme dans l’ensemble de la Gironde, il existe une période de pointe du matin. Entre 10 h et 12 h, une grande quantité de déplacements se réalise. Ils sont décalés par rapport au pic de trafic situé entre 8 h et 10 h et ne participent donc pas à la congestion matinale des réseaux. Le soir, seule l’agglomération est marquée par une période de pointe, située entre 17 h et 19 h, participant cette fois-ci à la saturation des infrastructures routières.

Types de commerces

40 % des déplacements de l’agglomération se font à destination des petits et des moyens commerces et 33 % à destination des grands commerces (grands magasins, hypers, supers, galeries, multis). Dans le reste de la Gironde, les petits et moyens commerces sont la destination de la moitié des déplacements totaux.

Seul le motif promenade, lèche vitrine sans achat, leçon de conduite est majoritairement réalisé à pied. Dans les autres cas, la voiture capte 60 à 90 % des déplacements.

En agglomération, la catégorie des grands commerces est tellement bien représentée dans les différentes parties de ce territoire, que ces derniers constituent en quelque sorte des commerces de proximité : la distance moyenne en voiture vers ces grands commerces est de 5,5 km, soit moins que la distance moyenne vers un petit ou moyen commerce, qui est de 5,8 km.

Les distances pratiquées à pied varient en fonction de la taille du commerce. Elles sont en moyenne de 500 mètres dans l’agglomération et dans l’ensemble de la Gironde pour se rendre dans un petit commerce. Dans le cas d’un grand commerce, ces distances s’établissent à 700 mètres (agglomération) voire 1 km (reste Gironde), soit entre 10 et 15 min de déplacements.

Répartition géographique des déplacements

La géographie des déplacements réserve quelques surprises. Du point de vue des déplacements réalisés à pied, le secteur le plus important n’est pas celui de l’Intra cours, qui correspond au centre ancien (15 000 déplacements à pied à motif achat). Ce territoire se retrouve très loin derrière le secteur « entre cours et boulevards » (44 000 déplacements à pied), et derrière le secteur Intra rocade Ouest (22 000 déplacements) qui concerne, quant à lui, le territoire Mérignac Intra rocade.

Autre constat étonnant, les déplacements réalisés à pied vers le secteur de Mérignac pèse plus « lourd » que ceux réalisés au sein du centre d’agglomération à contrôle d’accès.

D’une manière générale, plus le secteur géographique considéré se situe en périphérie, autrement dit moins il est densément urbanisé, et plus les modes actifs (vélos et marche à pied) régressent, passant de 70 % de marche à pied dans l’Intra cours à moins de 30 % en Intra rocade contre 60 % en voiture sur ce même territoire. Dans les territoires situés à l’extérieur de la rocade, la part de la voiture dépasse même les 80 %.

Il est possible de constater une très grande variabilité des distances moyennes en marche à pied ou à vélo entre les secteurs extérieurs à la rocade, ce qui montre des pratiques et des organisations territoriales très différentes concernant la structuration, la localisation commerciale et bien sûr son attractivité.

Ces différences montrent à quel point la structure commerciale actuelle s’est organisée en accompagnant le développement de la pratique automobile. Or, la durabilité environnementale de ces pratiques posant question, il convient de s’interroger sur l’évolution nécessaire des formes et des localisations commerciales (autrement dit également des autorisations de développement commercial), d’autant plus que les situations récurrentes de congestion des réseaux routiers redéfinissent l’attractivité des territoires.

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