/ 2015
Si la question des ambiances urbaines est un champ désormais bien documenté de la recherche sur la ville, son atterrissage auprès des acteurs de l’aménagement reste timide. Face à ce constat, l’a-urba a souhaité se saisir de ce nouvel enjeu pour la ville qu’est l’attention portée à sa richesse (ou sa pauvreté !) sensorielle.
Dans cette perspective, deux préoccupations nous ont animés constamment. D’une part, éviter la survalorisation du sens visuel – qui reste, à notre époque, le mode d’appréhension privilégié de l’espace – pour proposer une démarche englobant l’ensemble des sens et remettre l’homme dans la richesse de sa multi-sensorialité. D’autre part, proposer une méthode qui puisse être appropriable par l’urbaniste, dans la multiplicité de ses acceptions au sein d’une agence urbanisme : architecte, paysagiste, mais aussi spécialiste des transports ou encore urbaniste généraliste.
Ainsi, ce travail, à caractère expérimental, tente-t-il de formuler des premiers éléments de réponse à deux ambitions :
La méthode d’analyse sensible de l’espace proposée est illustrée à travers un cas concret, le quartier du pont d’Aquitaine dans le secteur de Bordeaux Nord. Ce quartier, ancré par une situation singulière – sous la rampe d’accès du pont d’Aquitaine, et en bordure de la Garonne – est aussi caractérisé par un climat social fortement marqué par la présence de la population gitane. Si l’angle d’approche du site ici développé n’a pas vocation à se saisir de la question sociale, il permet néanmoins de compléter, de façon décalée, le regard classiquement porté sur ce territoire, pour en révéler de nouvelles potentialités.
En effet, c’est à travers ce prisme sensoriel, non seulement notre qualité d’« être au monde » qui est convoquée mais, plus encore, notre faculté à développer un imaginaire urbain, qu’il soit individuel ou collectif. En ouvrant sur le plan de l’imaginaire, l’approche sensible de l’espace permet donc de contribuer, de façon inédite, à la mise en récit d’un territoire.
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