/ 2013
L’année 2009 a vu la réalisation d’enquêtes déplacements sur le département de la Gironde ce qui offre pour la première fois l’opportunité de disposer d’une connaissance fiable des pratiques de déplacements quotidiens des habitants. Plusieurs analyses spécifiques ont déjà été publiées à partir de ces données.
Ce cahier propose une analyse détaillée des déplacements domicile-travail, déplacements dont la part s’érode progressivement en raison de modifications des modes de vie mais qui demeurent déterminants dans les choix de mobilité des ménages et conditionnent le dimensionnement des offres de transport publiques.
L’étude présente, dans un premier temps, le poids des déplacements domicile-travail dans l’ensemble des déplacements. Elle propose, dans un deuxième temps, une analyse des grandes caractéristiques des déplacements domicile-travail avant de s’intéresser, dans un troisième temps, à leur géographie. Enfin, l’étude tente par une méthode statistique spécifique, d’identifier des groupes d’individus aux profils similaires en termes de pratiques de déplacements domicile-travail. Le but étant de mettre en évidence, pour ce type de déplacements, les possibilités de report modal de la voiture vers d’autres modes.
Note de synthèse
Chaque jour, 14 % des déplacements des habitants de la Gironde concernent des déplacements domicile-travail, 21 % si on y intègre les déplacements enchaînés c’est-à-dire les déplacements entre le domicile et le travail marqués par un arrêt intermédiaire (d’une durée inférieure à 30 minutes) pour un autre motif (notamment un achat ou l’accompagnement d’une personne). Si le caractère structurant des déplacements domicile-travail a pu paraître diminuer, car la part des déplacements directs s’érode progressivement, d’autres éléments viennent néanmoins confirmer que ces déplacements occupent une place singulière :
En ce qui concerne les modes utilisés, il apparaît que le motif travail favorise une utilisation accrue de la voiture (qui assure 78 % de ces déplacements contre 67 % des déplacements tous motifs) et un recours à la marche très faible (6 % des déplacements
domicile-travail contre 20 % des déplacements tous motifs) et ce quelque soit le lieu de résidence.
Le motif travail est également générateur de distance relativement longue : la distance moyenne d’un déplacement domicile-travail s’établit à 12 km soit 5,6 km de plus qu’un déplacement effectué pour tous les autres motifs. De plus, la distance moyenne d’un déplacement domicile-travail varie fortement selon le lieu de résidence, 8 km pour un habitant de la CUB, 16 km pour une personne résidant hors agglomération, confirmant la déconnexion croissante entre lieux de vie et lieux d’emplois.
Cependant, si habiter les zones agglomérées réduit les distances des déplacements domicile-travail cela ne réduit pas les temps de déplacements. En effet, alors que la distance moyenne d’un déplacement réalisé par les personnes résidant hors agglomération est le double de celle des personnes résidant au sein de la CUB, la durée des déplacements des premiers est légèrement inférieure (21 contre 23 min).
Ceci s’explique notamment par une plus grande saturation des réseaux et des modes de régulation de la circulation automobile différents dans les zones agglomérées ainsi que par un usage plus important des modes alternatifs à la voiture, par nature moins rapides.
Enfin, l’examen de la géographie des flux de déplacements montre que 44 % sont internes à la CUB, 29 % s’effectuent au sein des territoires hors agglomération et que les relations d’échanges entre les territoires sont bien moindres. Ainsi, seuls 14 % des déplacements domicile-travail s’effectuent chaque jour à destination de la CUB depuis les territoires hors CUB, soit 50 000 déplacements.
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