Regarder des deux côtés de la lisière

L’interface ville/nature

Comment mettre un frein au processus insidieux de diffusion de l’habitat dispersé dans les espaces naturels et agricoles, rendant plus difficiles leur préservation, leur fréquentation et leur exploitation ?

Les études successives menées par l’a-urba ont eu pour objectif de qualifier les zones de contact entre ville et nature, afin d’aider les acteurs locaux à maîtriser le morcellement progressif des espaces naturels et agricoles. Le regard a ainsi été porté des deux côtés de la lisière : une étude du potentiel agricole d’une part et l’analyse du territoire urbain de lisière d’autre part. Cela a permis de tester la faisabilité d’un projet agricole économiquement viable, dans un tissu urbain lâche, en intégrant les projets urbains à venir. La lisière est ainsi dessinée et consolidée au regard de cette double approche. Cette méthode a été appliquée à la commune de Gradignan en 2011. L’année 2012 a été consacrée à un essai de généralisation à l’échelle communautaire.

Dans un premier temps, la méthode a consisté à distinguer, sur le pourtour de la tache urbaine de l’agglomération bordelaise, deux types d’interfaces :

• celle qui constitue une limite franche et relativement stable par son traitement et le degré de résistance du milieu naturel concerné ;
• des zones d’interface où l’absence de limite claire tient autant à une situation de mitage qu’à la présence d’une réserve d’extension urbaine.
  Afin d’apprécier le degré de fragilité de chacune de ces situations, la nature de ces interfaces a été caractérisée plus précisément. Ainsi, dans un deuxième temps, sept grandes familles de situations d’interfaces ont été identifiées par croisement des enjeux, côté ville et côté nature, afin de dégager des premières préconisations.