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Retour sur la conférence-débat du 23 septembre 2024
Une crise du logement « trop cher » ?
Depuis une vingtaine d’années, la France connait une crise structurelle du logement. À partir de 2008, un découplage entre les prix immobiliers et les revenus des ménages s’est opéré : les prix immobiliers ont augmenté 1,8 fois plus que les revenus des ménages (Friggit, 2021).
Dans ce contexte, le pouvoir d’achat immobilier des jeunes, des couples avec enfants et des familles monoparentales s’est particulièrement dégradé. Cette dégradation a pour partie été absorbée par l’amélioration constante des conditions d’accès au crédit (baisse des taux ou encore allongement de la durée). Néanmoins, une partie des ménages a progressivement été évincée de l’accession à la propriété, notamment les ménages modestes et de classes moyennes. Ces ménages, qui ne peuvent plus accéder à la propriété, en raison de la cherté des logements au regard de leurs revenus, restent locataires. Dans ces conditions, ils ne permettent pas à d’autres ménages de louer ces logements au moment où eux accéderaient à la propriété.
Plus récemment, à cette crise structurelle s’ajoute une crise immobilière marquée par la remontée des taux d’intérêt (même si on note une récente inflexion) rendant l’accession à la propriété encore plus socialement sélective et renforçant le blocage de la chaine du logement.
Ce dernier conditionne les possibilités d’entrer sur les marchés du logement, aussi bien à l’achat qu’à la location, de s’y maintenir et de déménager, notamment dans des villes à forte attractivité économique et résidentielle.
Ainsi, derrière la question de l’offre et des prix immobiliers, l’enjeu majeur réside dans la connaissance et la compréhension des parcours résidentiels, de leur fluidité et de leurs points de blocage.
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