/ 2013
En lien avec le conseil régional d’Aquitaine et d’autres partenaires, l’a-urba s’est intéressée aux espaces permettant de télétravailler en dehors de son domicile (tiers lieux). Est-il opportun de développer un maillage du territoire aquitain en tiers lieux ? Seraient-ils fréquentés ? Par quels types d’utilisateurs et pourquoi ? Contribueraient-ils à diminuer les déplacements domicile-travail et leurs inconvénients ?
Le premier chapitre, à vocation introductive, expose la problématique et ses enjeux, ainsi que les options méthodologiques retenues. Les chapitres 2 et 3 rapportent les résultats d’une enquête qualitative, réalisée auprès de télétravailleurs à domicile et tiers-localisés. Le chapitre 4 fournit une évaluation du potentiel de fréquentation de tiers lieux implantés dans quatre communes tests. Le chapitre 5 rassemble les résultats et en tire des enseignements de politique publique.
Un tiers lieu, en tant qu’espace de télétravail hors du domicile, constitue un équipement souvent perçu comme un moyen de réunir les avantages privés et sociaux du télétravail (la limitation des navettes domicile-travail), tout en limitant ses inconvénients individuels (les risques d’isolement liés au travail à domicile). L’attrait qu’il présente aux yeux des aménageurs et des décideurs publics n’a cessé de s’accroître, dans un contexte de desserrement urbain et donc, à la fois, d’importance prise par la voiture individuelle et d’extension continue des distances des déplacements.
Depuis environ 20 ans, plusieurs expériences de politique publique, par exemple aux États-Unis et en France, ont été menées afin de mettre en place des télécentres (c’est-à-dire des tiers lieux destinés à accueillir des salariés résidant dans les espaces ruraux ou périurbains). Elles se sont toutefois traduites par des échecs en termes de fréquentation, notamment de la part du principal public ciblé, les télétravailleurs pendulaires. Depuis quelques années néanmoins, la forte dynamique spontanée des espaces de coworking, qui regroupent des travailleurs indépendants au sein des grandes agglomérations, invite au renouvellement de la problématique : au-delà d’une « clientèle » d’indépendants, les tiers lieux peuvent ils aussi attirer un public de salariés ? Les aspirations des actifs relatives aux caractéristiques de leurs espaces de travail ont-elles évolué, qui permettraient aux espaces de télétravail partagés d’être fréquentés ?
Dans le contexte aquitain, où une véritable dynamique autour des tiers lieux, amorcée par le conseil régional, s’est développée au sein de nombreuses collectivités territoriales, ces problématiques renvoient aux deux questions clés autour desquelles s’articule cette étude : d’une part, si des collectivités territoriales contribuaient, via des financements, à l’émergence de tiers lieux dans les territoires périurbains et ruraux d’Aquitaine, la fréquentation de ces espaces serait-elle au rendez-vous ? D’autre part, le maillage du territoire en tiers lieux aurait-il un impact positif en termes d’environnement (en réduisant les émissions de gaz à effet de serre) et de déplacement (en limitant les engorgements routiers dans et autour des grandes agglomérations) ?
Ces questions n’ayant pas fait l’objet d’études ou de travaux précis antérieurement, ni en Aquitaine ni à l’échelon national, y répondre supposait d’engager des travaux de fond, qui vont en partie au-delà de problématiques locales et territoriales.
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