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/ 2011

Analyse et prospective en démographie spatiale

L’agence d’urbanisme poursuit sa collaboration, entamée en 2006, avec l’Institut d’Études Démographiques de l’Université de Bordeaux IV. Ce partenariat a pour objet de produire des travaux et études devant éclairer les spécificités socio-démographiques et les répercussions que pourraient avoir des décisions et projets locaux sur la population locale.

Composition de l’étude

Ce document présente les travaux réalisés en 2011 par l’Institut d’Études Démographiques de l’Université de Bordeaux IV à la demande de l’a-urba. Le questionnement portait cette année sur les conditions de réalisation d’une communauté urbaine bordelaise millionnaire et sur les évolutions dans les comportements migratoires des ménages que ce projet doit impliquer.

Note de synthèse

Depuis 2006, l’a-urba a noué un partenariat avec l’Institut d’Études Démographiques de l’Université de Bordeaux (IEDUB), de manière à aider à la compréhension des phénomènes socio-démographiques nationaux, régionaux et locaux, et éclairer les conséquences dans ce domaine des différentes stratégies et politiques adoptées.
Le travail mené en 2011, ici présenté, porte essentiellement sur les conditions de réalisation d’une CUB millionnaire d’ici 2030 à 2035.
La première partie du document apporte les éléments nécessaires au raisonnement développé dans la partie suivante.

Avec la modification du mode de recensement, il est difficile de comparer et de confronter les comportements de mobilité résidentielle depuis 20 ans. Avant 2004, le recensement relevait seulement les résidences antérieures à l’année n-1. Ce principe permet de calculer aisément les mouvements migratoires, avec un inconvénient en matière d’affinement géographique.
Depuis 2004, la question de résidence antérieure se base sur l’année n-5. Si celle-ci permet une meilleure analyse historique des déplacements, elle crée de nouveaux inconvénients dans l’analyse des départs hors du pays, ou encore dans l’étude de la corrélation entre l’agrandissement familial et la mobilité résidentielle.

L’étude des mobilités résidentielles peut-être rattachée à différents facteurs tel que l’âge, le niveau d’étude, la profession, la taille de l’aire urbaine de départ, la composition familiale, etc. On peut distinguer six grand types de catégories :

  • Mobilité étudiante : les principaux flux sont essentiellement des flux ruraux et périurbains vers les aires urbaines (effet centripète) ;
  • Mobilité d’entrée dans la vie professionnelle : les principaux flux sont essentiellement des flux des villes centres vers Paris ou grande aire urbaine (effet centripète) ;
  • Mobilité de constitution de la famille : les principaux flux s’organisent des villes centres vers les couronnes périurbaines ou zones rurales (effet centrifuge) ;
  • Mobilité d’adaptation aux situations de crise : les flux divergent selon l’âge et le lieu de résidence ;
  • Mobilité de sortie d’activité : les principaux flux s’organisent des villes centres vers les couronnes périurbaines ou zones rurales (effet centrifuge)
  • Mobilité associée à la perte d’autonomie : les flux divergent selon l’aire urbaine de départ mais aussi le niveau d’étude.

Ces six types de mobilités résidentielles se rattachent à quatre profils distincts : les étudiants (forte concentration dans les villes centres), les jeunes actifs (forte concentration dans l’aire parisienne), les familles (forte concentration en périphérie ou couronne périurbaine) et les retraités (forte concentration en zone littorale et/ou rural du fait de leurs arrivées ou le résultat de la mobilité des autres profils).

C’est en tentant de jouer sur les mobilités résidentielles, par une politique ad hoc, que se trouveront les ingrédients permettant de réaliser le dessein de l’agglomération.

L’étude compare l’aire urbaine de Bordeaux avec les deux aires urbaines proches que sont Toulouse et Nantes. Globalement, ces trois aires sont semblables dans les effets d’échanges entre centre et périphérie et relation à l’âge. Elles se rejoignent également dans l’attractivité vis-à-vis de Paris et des autres régions de province. Mais chacunes gardent ses spécificités: Bordeaux voit son attractivité centripète restreinte par sa taille; Toulouse se détache avec son pôle d’enseignement supérieur plus attractif ; et Nantes semble avoir une influence urbaine plus étendue pour les étudiants et jeunes adultes.

Au final, Bordeaux est impacté par l’attractivité de Paris et se place parfois très proche de l’aire Toulousaine comme quelques fois très proche de l’aire Nantaise.

La deuxième partie s’attache plus précisément à l’agglomération millionnaire, en prolongeant, complétant et actualisant les travaux initiés dès 2006. En introduction, les travaux de l’Institut rappellent que l’ambition démographique que poursuivent les élus de l’agglomération impliquera des rythmes de croissance à ce jour inégalés localement. Cependant, Toulouse ou Montpellier ont pu connaître ce rythme à un stade de leur développement. Revenant sur les évolutions observées depuis 10 à 20 ans, ils confirment également que le maintien des tendances récentes tendrait à 830 000 habitants dans la CUB en 2035. Dès lors, la conjonction de plusieurs phénomènes démographiques, engendrés par une politique publique locale voire nationale, serait nécessaire pour modifier à la hausse le rythme de croissance actuel. Les ingrédients à combiner seraient :

  • la poursuite de l’immigration internationale, qui apporterait à la fois plus d’étudiants et plus de familles en cours de constitution ;
  • une limitation des départs des jeunes diplômés vers l’Île-de-France conjuguée au maintien, voire à l’accroissement des arrivées de cette même région, et ceci par une politique favorisant les emplois des fonctions métropolitaines supérieures ;
  • une (encore) meilleure attractivité de l’Aquitaine vis-à-vis des autres régions françaises ;
  • et un maintien dans l’agglomération des familles en cours de constitution.

On comprendra, à la lecture de ce document, qu’atteindre une agglomération millionnaire d’ici 20 ou 25 ans ne peut être le fruit que d’une seule anticipation, mais d’une politique ambitieuse conjuguant emploi, logement, cadre de vie, conditions de vie en général (fluidité des déplacements, services, notamment en faveur de l’enfance et de la petite enfance, culture, etc.) mais également positionnement et rayonnement de l’offre de formation et/ou universitaire. Ce document n’oublie pas de traiter des impacts du développement de l’agglomération sur les autres territoires girondins, qui, de fait, se situeraient dans une croissance certes moindre que celle d’aujourd’hui, mais toutefois encore très favorable.

Enfin, la troisième partie du document se situe sur un registre légèrement différent et est un exercice théorique répondant à la question suivante: « que se passerait-il dans un territoire en l’absence de construction? » Alors que celle-ci peut se poser pour des tissus pavillonnaires à la forme relativement figée, elle a ici été appliquée à un territoire qui voit aujourd’hui son développement bridé par le principe de précaution à l’égard du risque d’inondation et de submersion. Sans préjuger de leur avenir en l’attente de la mise en place du Plan de Prévention du Risque d’Inondation (PPRi), cette simulation théorique montre qu’un gel de la dynamique de construction provoque une baisse de la population de 10 à 25% en fonction des hypothèses retenues.

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