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DOSSIER : Les rythmes de la ville
MAI 2020 – 84 PAGES

CaMBo #17

Éditorial du n°17 de CaMBo,
Jean-Marc Offner, directeur général de l’a-urba

Restez à distance, mais n’allez pas trop loin ! La pandémie du coronavirus rapproche le médecin de l’urbaniste. L’un et l’autre se soucient des distances entre les hommes, le médecin pour craindre les contagions et la propagation, l’urbaniste pour permettre les bons compromis individuels et collectifs entre les deux dispositifs d’interaction spatiale que sont la proximité et la mobilité.
Plus d’un mètre, moins d’un kilomètre. L’ambition sanitaire du sans contact transforme les règles des interactions sociales dans l’espace public et reconfigure les connexions territoriales au sein des systèmes nationaux et internationaux. Ces dérogations d’un moment aux lois de la proxémie et de la mondialisation suscitent moult commentaires sur l’après, pour un monde pourtant plus incertain que jamais. Il est en revanche sûr que ces temps suspendus du confinement favorisent des apprentissages.
Une vie « au ralenti » s’organise. Au ralenti car nous nous déplaçons moins et moins vite, certainement. Au ralenti car nos programmes d’activité sont moins variés, sans doute. Moins remplis peut-être, moins denses. Cette perte d’intensité d’une quotidienneté en partie sédentarisée s’accompagne d’une faible fréquentation de l’espace public. Que nous apprennent les pulsations urbaines ? Le pouls de la ville bat-il à l’unisson de celui de la vie économique et sociale ? À quel point s’affaiblit-il quand nous ne sommes plus en mesure de nous retrouver, de nous agglomérer ?
Ces interrogations, a priori plus théoriques que pratiques, trouvent une résonance concrète quand la distanciation physique se fait geste barrière. Car si l’on veut ne pas être à touche-touche dans une rame de tramway, sur un trottoir, à l’intérieur d’un hypermarché, dans une salle de réunion, au cinéma, il faut bien penser des intensités d’usage, passer du mètre au mètre carré pour mesurer des densités d’occupation, des niveaux de fréquentation rapportés à des surfaces.
L’on peut parfois jouer sur l’espace utilisable : élargir, provisoirement ou pas, l’emprise du domaine piéton ; transformer une salle de réunion en bureau partagé ; sanctuariser des cheminements. Mais la 3e dimension de l’espace, le temps, doit également être mobilisée. Ajustement des plages horaires d’ouverture des équipements et commerces ; moments spécifiques pour les personnes à risque ; alternance d’usage de locaux de travail… La gestion des flux dans la ville découvre les rythmes de la vie.

/ Extraits

Lire le sommaire

Lire le Grand Entretien : Jacques Donzelot (par Gilles Pinson)

Lire l’introduction du dossier : Les rythmes de la ville (par Luc Gwiazdzinski )

Éditeur : Le Festin, Bordeaux

/ Vidéos

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