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/ 2010

/ Co-écrit avec Communauté urbaine de Bordeaux

Traits et dynamiques de la métropole bordelaise

Une métropole pourquoi, pour qui ?

 » Je pensais habiter Bordeaux, Gradignan, Saint-Loubès… On me dit que je vais vivre dans une métropole ! Une grande  ville, pas seulement ; une conurbation sans limites, sans doute pas ; une ville « mondiale », pas forcément… Alors ?  »

La métropolisation qualifie une phase du développement urbain en rapport avec les dynamiques économiques contemporaines. Après la ville classique dans ses remparts, après l’agglomération de la révolution industrielle étendant
ses banlieues hors les murs, la métropole signe une transformation qualitative, fonctionnelle et morphologique de l’espace urbain. Elle le met en réseau.

La ville est par excellence le lieu de maximisation des interactions spatiales. En co-présence, par les vertus de la densité, ou dans les connexions permises par la mobilité, elle rapproche les hommes et les activités. La métropole fait encore mieux, en inscrivant les biens, les personnes, les idées, les capitaux, dans les circuits de la mondialisation.

Par son effet de masse, la concentration permet à la fois la diversité et la spécialisation. Grâce à la diversité de ses fonctions, la métropole facilite les relations. Ce faisant, elle abrite l’innovation, qui se nourrit du brassage et de l’aléatoire des rencontres ; qualité précieuse, vu le poids croissant dans l’économie des activités non répétitives, nécessitant interactions imprévues et approfondies. La métropole est créative. Elle joue aussi le rôle d’assurance-travail, tant pour les salariés que pour les firmes, en facilitant la flexibilité des coopérations inter-entreprises et du marché de l’emploi.

Par la spécialisation, la métropole se branche à l’économie globale : fonctions de commandement, investissements étrangers cosmopolitisme, secteurs d’excellence. Le rayonnement se mesure aussi à la part des emplois qualifiés (recherche, tertiaire supérieur, haute technologie, culture…).

Cette organisation économique se traduit dans les agencements spatiaux. La métropole se développe certes par la dilatation de son territoire aggloméré mais aussi par son desserrement à une plus vaste échelle, aire ou région urbaine. On parle ainsi d’archipel métropolitain, espace discontinu, hétérogène, fragmenté, polycentrique. La mobilité et les flux, locaux et supralocaux, se trouvent donc au coeur du dispositif métropolitain. La diversité des services proposés, la richesse de l’offre urbaine, permettent alors de répondre aux demandes singulières des citadins, dans une modernité faite d’individuation des attentes et des comportements.

La métropolisation fait « les territoires qui gagnent ». Mais elle peut provoquer des dégâts, environnementaux et sociaux, en exacerbant les conflits d’usage de l’espace. La métropole ne peut appartenir aux seules catégories les plus favorisées. Pour que chacun en soit membre à part entière, il faut démocratiser les « compétences » métropolitaines. Pour bâtir une métropole « inclusive », il faut penser la cohabitation des vitesses, l’articulation des échelles, l’équité dans l’accès aux ressources urbaines. Pour inventer une métropole douce, et pas éprouvante, il faut dépasser l’opposition entre le local et le global, afin que les flux ne l’emportent pas sur les lieux. Ainsi se dessine une métropole vivante, influente et ouverte.

Document élaboré dans le cadre des réflexions sur Bordeaux métropole 3.0 lancées par la communauté urbaine de Bordeaux.

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