Évaluer la fragilité des territoires

Une méthode d’analyse statistique

Créer un indicateur de fragilité et établir une typologie de territoires

Traiter de la fragilité des territoires, c’est prendre le risque d’un contre-pied au principe fondateur de l’égalité et oser remettre en question l’idéal poursuivi de justice territoriale. Pourtant les inégalités existent de fait. Ce déterminisme spatial, ces décrochages qui font d’un territoire une entrave quand d’autres sont vecteurs d’opportunités, représentent un enjeu pour l’action publique locale. Il faut réparer, corriger… L’arsenal des dispositifs publics en témoigne.

Mais l’action suppose au préalable de mieux connaître, de prendre la mesure de la situation et d’objectiver le regard. Dans le cadre de l’atelier « caractéristiques socio-économiques des ménages » de l’observatoire de l’habitat et des modes de vie, l’a-urba et ses partenaires se sont lancé un défi : bâtir un indicateur de fragilité et construire une typologie des territoires en fonction de leur degré de « vulnérabilité ».

L’a-urba a mobilisé les méthodes statistiques d’analyses multivariées qui sont des outils intéressants pour une « mise à plat » des données. L’exercice aboutit à la création d’une géographie des « zones de vigilance » à l’échelle du département de la Gironde et à une déclinaison des notions de « risque » et de « fragilité ».

Le terme de « fragile » a été préféré à ceux de « précaire » ou de « vulnérable » pour mieux transcrire l’idée « d’une dégradation potentielle d’un parc de logements et de la situation sociale de ses habitants, de trajectoires qui, par effet cumulatif, peuvent se briser ».

Pour rompre avec le caractère figé des résultats est introduite une dimension dynamique. Cette première interprétation donne une clé de lecture originale et renforce le rôle de laboratoire, d’expérimentation, de l’observatoire au service des territoires.