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DOSSIER : LA VILLE QUI AIMAIT L’ART ?
NOVEMBRE 2021 – 84 PAGES

CaMBo #20

Éditorial du n°20 de CaMBo,
Françoise Le Lay, directrice des études de l’a-urba

Entrez les artistes ! CaMBo annonce la couleur pour un dossier consacré à la relation complexe, parfois tourmentée, entre l’art et la ville… et le politique. Il ne s’agit pas seulement de décoder les formes d’expression proposées par l’art urbain contemporain mais de s’interroger sur cette toile XXL que représente la ville. Avons-nous besoin d’art dans la cité, et pourquoi ? Quelle place est faite aux artistes ? Quel rôle ont-ils ? Que partagent-ils avec les urbanistes ?
Au fil des textes, les auteurs de ce dossier évoquent l’OEil de l’artiste, sa capacité à porter le regard, à le déplacer, à voir comme si c’était la première fois. « Qu’est-ce que l’artiste ? » interrogeait Bergson : « C’est un homme qui voit mieux que les autres car il regarde la réalité nue et sans voile ».
Ainsi, dans la ville, l’artiste peut saisir et révéler ce que passants et habitants ne voient pas, ou plus. Il imprime sa création sur une façade ou sous un pont, l’inscrit dans le coin d’un panneau, la grave sous nos pas, l’installe au centre d’une place ou la glisse subrepticement sur un trajet familier. Au travers de sa vision, Il réenchante l’urbain quotidien. D’aucuns considéreront qu’il impose sa conception du beau et du monde.
L’art dans la ville est à la fois expérience sensorielle et interpellation. Car au-delà de l’oeuvre, il y a ce qui se joue « hors-cadre », « hors-champ » : le lieu, l’espace public, le quartier. La ville. Son histoire. Les habitants et les usages. Les futurs possibles. C’est tout cela que l’artiste nous invite à percevoir. Certes la démarche artistique reste une expression de soi mais elle est aussi une manière de questionner les évidences. De chahuter les conventions.
Décaler le regard, mettre en perspective, c’est aussi ce que fait, à sa façon, l’urbaniste. Pour dépasser la bataille du beau et du laid, l’antagonisme entre le modèle vertueux et celui qui est dénoncé, pour enterrer les guerres de territoires (entre ville et campagne pour n’en citer qu’une). Encore faut-il se libérer « des persistances rétiniennes les plus installées » qu’examine Jean-Marc Offner dans Anachronismes urbains. Dans cette ambition, l’urbaniste n’est pas démuni d’outils et de créativité : les mots et la quête de définitions, l’observation et la recherche de la mesure, l’invention de nouvelles formes de représentation, ou encore le recueil de la parole afin d’entendre les aspirations des citoyens. Parfois aussi, il lui arrive de nouer une alliance bienheureuse avec l’artiste.
Regarder autrement, c’est embrasser la complexité. C’est éviter de porter sur un paysage, un projet, des modes de vie, un jugement esthétique, social ou moral.
L’art, comme l’urbanisme, s’emploie à préférer la nuance à la bien-pensance.

 

/ Extraits

Lire le sommaire

Lire le Grand Entretien : Christophe Hutin (par Gilles Pinson)

Lire l’introduction du dossier : la ville qui aimait l’art ? (par Arnaud Théval et François Péron )

Éditeur : Le Festin, Bordeaux

/ Vidéos

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